LA CROIX
Palette Bleue
30 rue de Seine – PARIS 6e – Octobre 1968.
Images de Han PSI
Prés d’une centaine d’images, toutes d’inspiration biblique, constituent l’exposition Han Psi à la Palette Bleue, 30 rue de Seine. Toutes traitées dans un graphisme solide, noir sur blanc. Ève, Marie, Qu’es-tu allé voir dans le désert ?, Un roseau agité par le vent, Les disciples d’Emmaüs… La Bible est vraiment « la peinture de chevet » d’Han Psi.
Son style abstrait joue dans l’harmonie et l’équilibre, les symboles souples, la joie et la force. Et son exposition, pour qui accepte d’en recevoir le choc, se révèle, à l’instar des vitraux moyenâgeux, un étonnant livre de méditation.
L’AGENCE QUOTIDIENNE
Palette Bleue
30 rue de Seine – PARIS 6e –25 Octobre 1968.
…c’est un jeune et solide français qui aborde, pour la première fois, le grand public et il a eu raison de tenter l’aventure. En effet, il est minutieux, précis et, parallèlement, poète. Il a donné un titre à chacun de ses dessins : Végétaux, Petite allégresse, Le signe de la foi qui soulève les montagnes, Oiseaux dans des roseaux, Celui qui vous accueille m’accueille, mais le titre n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est l’idée, la conception, la réalisation, la diversité de l’inspiration appuyée sur une technique parfaite.
Robert Barret
LES LETTRES FRANÇAISES
Palette Bleue
30 rue de Seine -PARIS 6e – 30 Octobre 1968.
L’œuvre de Han Psi s’inscrit dans le grand mouvement calligraphique d’origine orientale mais qui était déjà en puissance dans l’art abstrait. C’est la première exposition de ce jeune artiste et c’est déjà un coup de maître. Les idéogrammes qu’il nous offre rappellent, par la présentation sur carreaux, le Trente de Kandinsky. Mais là s’arrête la comparaison, ici le mysticisme remplace la féerie.
Paule Gautier
LA RENAISSANCE
Centre culturel d’Argenteuil 95- Boulevard Héloïse – 23 Novembre 1968.
Images de Han Psi.
Par une technique propre ( de pochoir , de grattage et de vernissage ) Han Psi obtient ces dessins qui se veulent l’illustration de thèmes et de récit bibliques. Le résultat est passionnant et je crois qu’on reparlera de ce créateur à la fois très exigeant et très rigoureux qui est arrivé à jouer du noir et du blanc avec cette étrange virtuosité.
Il y a dans ces idéogrammes, ces courbes, ces nœuds, ces croix et ces potences, un jeu d’entrelacs d’une grande valeur décorative. On imagine sans peine leur utilisation dans la presse, la mise en page, l’illustration en général. On sent aussi dans l’élaboration de ces dessins les mérites du rêve même, mais aussi de la main patiente : le haut artifice de la création s’aide du travail artisan avec sa patience et sa fermeté.
Pierre Gamarra
LE MONDE
Galerie du Haut Pavé – 3 quai de Montebello – PARIS 5e.
Cet ensemble d’œuvres en noir et blanc que présente Han Psi à la galerie du Haut Pavé correspond à une nouvelle étape des recherches de l’artiste : recherches techniques – il réalise ses œuvres par stratification sur panneaux de formica – qui s’associent à un bouleversement de sa manière. Aprés les idéogrammes aux formes concentrées, viennent les œuvres gestuelles éclatées, d’une écriture fougueuse et ferme.
Les taches et balafres qui ponctuent l’espace dans un contraste noir – blanc sans transition peuvent apparaître d’abord comme un pur produit du hasard ; elles sont en fait dirigées et s’ordonnent pour évoquer des paysages naturalistes, joncs , roseaux, marécages, habités par une faune d’échassiers....
Des œuvres dynamiques, expressives d’une violence tempérée, non sans élégance.
Geneviève Breerette
L’OPINION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
Galerie du Haut Pavé – 3 quai de Montebello- PARIS 5è.
À la galerie du Haut Pavé, Han Psi qui expose des dessins stratifiés sur panneaux de formica et des idéogrammes.
Les uns et les autres sont des compositions à l’encre de Chine sur fond blanc, les premiers grands formats, les seconds bien plus petits. Ceux-ci font apparaître de curieux visages, des lettres d’un alphabet inconnu, des motifs graphiques ou décoratifs d’un bel effet. Les grandes compositions sont d’un effet décoratif certain mais il n’y a pas que cela. Elles appellent le regard, elles avivent l’esprit, elles provoquent l’imagination. Des touches délicates ou largement appliquées naissent des branchages surchargés d‘oiseaux, des palmipèdes aquatiques tendant le cou entre les roseaux, des feuillages agités par le vent des poissons jouant à plonger.
Robert Barret
AFFAIRES-COMMISSIONS
Recherches graphiques de Han Psi
Une autre salle de la Galerie Aktuaryus est occupée par une exposition non moins audacieuse et plus ou moins en rupture avec le genre habituel de la maison. C’est Han Psi qui l’occupe avec son œuvre graphique dont le noir et blanc contraste évidemment avec ce qui est présenté par ailleurs, mais qui surprend aussi par une toute autre vigueur en même temps que par sa noble sobriété.
Il s’agit d’une peinture acrylique diluée, ou d’une peinture « aux encres » à laquelle Han Psi demande le maximum, en se livrant probablement à toute une « cuisine » très personnelle avant d’aboutir à ces résultats qui, très souvent, contiennent encore toute la souplesse du mouvement autant que toute la puissance de l’imagination.
L’artiste a travaillé pendant longtemps dans la recherche graphique et tout particulièrement dans la création de sigles, d’idéogrammes et probablement même de logotypes. Son art, qui rejoint aussi de la sorte les graphismes de l’Orient, est le dépassement même de ces recherches et leur aboutissement supérieur. Répondant à un besoin profond, on peut y voir tout naturellement les symboles propres à l’artiste et la vigueur de sa personnalité. Mais il ne s’agit pas d’un simple « art d’expression », ni d’un divertissement gratuit. Nous y avons perçu, quant à nous, comme une synthèse entre l’art oriental et celui de l’Occident et nous avons été sensible autant à sa sobre puissance qu’à sa grande finesse.
LES DERNIÈRES NOUVELLES D’ALSACE
Triple exposition à la galerie Aktuaryus
« Han Psi (…) est parti des techniques de l’imprimerie avant d’exciter sa curiosité dans un domaine formel qui est celui des idéogrammes et surtout des jeux des lignes qui ratissent le papier avec des inflexions qu’il veut bien leur donner. D’où des variations sur des striures, des rayures, des représentations d’écorces, de stratifications, etc. Cela part d’une technique gestuelle évidemment livrée à l’abstrait des grands balayages de surface, qui ne cherchent pas à représenter autre chose qu’un langage qui possède sa poésie. Inconsciente, peut-être, mais réelle. »
Roger Kiehl
LES DERNIÈRES NOUVELLES D’ALSACE
L’œuvre de Han Psi : le voyage d'une enfance heureuse
Han Psi a son franc parler et ceux qui chercheraient un sens caché à ses propos en seraient pour leurs frais tellement le personnage est nature avec cette apparente décontraction qui est le propre des gens à l’aise dans leur peau. Mais présentons tout d’abord Han Psi dont les œuvres sont actuellement visibles à la Maison d'art alsacienne : « je suis un calligraphe et non pas un peintre ou un dessinateur. Faites bien la différence, j’y tiens. Comme pour l’écriture j’organise l’espace de la feuille, j’équilibre les choses entre elles. Mes noirs et mes gris correspondent aux pleins et aux déliés des caractères écrits. » Il résulte des travaux de l’artiste des jeux visuels dans lesquels gris, noirs et blancs se marient pour amuser l’oeil.
Une enfance privilégiée…
En Alsace depuis quelques mois seulement, Han Psi nous confie : « j’estime que je travaille sur mon enfance qui a été privilégiée (pas d'école pendant la guerre) et j’en reste marqué. J’ai fait le plein et j’ai encore envie d’en parler. C’est pourquoi dans mon actuelle exposition vous ne verrez que des œuvres graphiques qui parlent de ma Bretagne natale, ce pays de bois, d’étangs et de landes. »
Tout en devisant nous jetons un coup d’oeil sur ce qui constitue l’atelier de l’artiste : un séchoir à sérigraphies, des tables imposantes encombrées de tubes, de flacons et de pinceaux. Une exclamation nous échappe : « c’est immense chez vous. »
Han Psi nous coupe : « Pensez-vous, c’est un garage qu’il faudrait. Je suis un gestuel qui a besoin d’espace afin que la spontanéité ne soit pas entravée. La matière doit pouvoir prendre de l’élan, gicler. Ici, je dois me contrôler, aussi je travaille sur des formats plus petits en attendant de trouver un atelier plus vaste. »
Parlez-nous de vos idéogrammes : « Je n’en ai pas dans l’exposition, mais je vais vous en faire voir dans l’appartement. J’ai été très frappé par la période archaïque chinoise et j’aime ce travail qui consiste à exprimer une idée par des signes. Avant de passer à la réalisation, je me creuse la tête et je fais intervenir quelquefois des astuces. »
Quelques idéogrammes à l’encre de Chine sur formica font apparaître clairement, après explication, avec quel art et quel doigté l’artiste doit procéder. Après cela des cartons entrebâillés nous livrent divers travaux tous dénués d’anecdotes où les traits suggèrent simplement l’expression des rêves intérieurs de Han Psi. Et c’est bien de ces rêves intérieurs qu’il s'agit car nous nous quittons sur ces dernières paroles : « je suis un solitaire qui n’a pas réellement conscience du contact d’aujourd'hui. »
F. C. - 24 mars 1977
LES DERNIÈRES NOUVELLES D’ALSACE
Galerie Aktuaryus : Han Psi
« Une peinture en noir et blanc, voilà déjà de l’insolite, une peinture gestuelle qui s’inscrit sur de grandes feuilles comme un langage inconnu, incompréhensible. Ce qui est frappant chez Han Psi, c’est l’accord secret entre l’image et le matériau utilisé. Il ne s’agit pas que du seul pinceau, n’importe quel bout de bois, à la rigueur les doigts, servent à créer ce curieux monde en noir et blanc où celui qui cherche le reflet de la réalité découvrira tantôt le portail d’une cathédrale gothique, tantôt un fragment de tapis persan, tantôt la coupe aux cercles concentriques d’un tronc d’arbre, tantôt, enfin, les caractères inconnus d’une étrange écriture. Exposition en vérité étrange et au langage de laquelle il faut s’habituer. Il ne manque pas de séduction pour ceux qui savent percer l’écorce pour aller au fond des problèmes. Signalons encore que Han Psi est né en 1933 à Rennes, qu’il a étudié les techniques graphiques et qu’il a, en quelque sorte, quitté les établissements Formica où il a étudié les possibilités d’une décoration obtenue par stratification, pour se consacrer à l’art. Il a exposé à Paris, Bâle, Lausanne, Mulhouse. Il ne pouvait ignorer Strasbourg. »
LA RÉPUBLIQUE DU CENTRE, 18/2/81
Des poètes aux cimaises : Han Psi-Yves Prié, la fusion du verbe et du trait
« Han Psi, un typographe venu à la recherche graphique rencontre un écrivain de l’interrogation, un poète philosophe. L’écriture soucieuse de recherche de symboles, de matériaux simples comme l’eau, la pierre ou le cercle, tout un réseau d’ambiguïtés qui a la nostalgie de l’unité, a trouvé un prolongement gestuel. Le verbe s’est fait trait, élégante calligraphie, synthèse maîtrisée de l’art oriental et occidental. Résultat, ce superbe travail cosigné Yves Prié et Han Psi qui exprime en symbiose totale l’essence des choses. »
BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE - PONTIVY
… Quand le chemin de l'écriture cherche à retrouver ce que dit elle-même cette écriture, naît le calligramme. Une vaste composition intitulée La Mémoire de l'eau est l'oeuvre commune de Han psi et Yves Prié sur le thème de l'eau. Remarquez que nous ne sommes pas loin du cercle. Le cercle d'eau devient spirale ou ellipse.
Que les dessins de han Psi soient consacrés au cercle, à l'eau ou à la pierre, leur présence est égale. Une image nous vient : nous restons le souffle coupé devant ce tronc d'arbre décapité. Nous fermons l'oeil un instant et c'est un soleil blessé par la tombée du jour qui nous est offert. Plus loin, la pierre nous est donnée tantôt sédimentaire, granitique ou fluide comme un désert de sable. L'eau est végétale, torrents de sève qui jaillissent de la bûche fendue.
Quand Yves Prié donne sous un dessin (dans la série des cercles) cette phrase : Inventer la ligne dans sa trajectoire de rêve… il y a là plénitude de nostalgie et d'ambition. Inventer la ligne, écouter son rêve : tout est dit, tout peut être fait. Nous ne savons plus si nous sommes immobiles ou si le geste s'est accompli avec tant de rapidité que le souvenir s'en est cristallisé. L'oeuvre conjuguée de Han Psi et de Yves Prié est à voir comme des icônes ou comme les sculptures des chapiteaux de la basilique de Vézelay, langage non dépourvu de violence qui s'offre au voyageur attardé…
François Pacqueteau
CONFLUENTS,
Journal la Maison de la Culture de Rennes
du 22 janvier au 8 février 1981
Exposition « Cercle premier » - Yves Prié et Han Psi
... le cercle chez Han Psi n’est jamais, non plus, innocence. Ces œuvres profondément gestuelles ont l’élégance des calligraphies orientales. Elles ont aussi une dynamique qui entraîne l’imaginaire dans les régions fortement habitées par les eaux, les arbres, les pierres, les astres…
Gilles Fournel